14 juillet 2018

Mauvoisin et La Chaux

Aujourd'hui, il annonce encore très beau et très chaud. Il fera jusqu'à 33C. L'objectif de la journée est de monter à la Cabane Chanrion, au sud du barrage de Mauvoisin, situé à 2462m d'altitude. Avant de partir, je dois changer mes freins, ils sont usés à l'acier. J'avais pourtant mis des freins neufs la veille de mon départ. Ici, les gros rouleurs vont changer leurs freins (je parle des plaquettes) à tous les 3-4 jours. La descente use.

Erik me suggère donc de me rendre à Le Châble pour prendre l'autobus qui monte au pied du barrage à 1821m. Il faut compter 45min pour faire le trajet. 

De ce point, pour joindre la cabane Chanrion, il y a deux possibilités, en randonnée ou en vélo de montagne. Dans les deux cas, il faut d'abord monter au sommet de la voûte du barrage, qui est la plus haute voûte en Suisse. 


En montant, je m'arrête prendre une photo à mi-chemin, et devinez quoi, je me fais dépasser par une poussette, enfin, par un chariot tiré par une jeune femme. En arrivant en haut, elle m'a dit faire cette montée régulièrement avec sa petite fille qui n'a pas plus de 16 mois, à partir du bas de la vallée, ce que j'ai fait en bus. 

Avant d'arriver au sommet de la voûte, la dernière section se fait dans un tunnel qui serpente jusqu'au barrage. 



Le barrage situé à près de 1990m retient les eaux du lac de Mauvoisin qui est maintenu à une hauteur de 1969m. Je traverse donc tout le barrage pour essayer de monter par la rive droite, mais après quelques 300m dans un long tunnel, la route est fermée. 




Demi-tour en direction du barrage pour prendre la rive gauche. Le départ du sentier se fera dans un long tunnel serpentant pour monter plus haut dans la montagne. Plusieurs fenêtres sont creusées à travers le roc. Dans les tunnels, la température est glaciale.






Le tunnel fait plusieurs centaines de mètres et débouche finalement plus de 100 mètres plus haut que le barrage et son lac. Ce matin, Jessica m'a dit que le tour du lac se fait très bien et que c'est plat tout le long. Quand un Suisse vous dit que c'est plat, c'est que ça monte. Le point le plus haut du sentier sur la rive gauche se trouve à plus de 2224m (et à 2573m sur la rive droite) donc une ascension de 200m. Je confirme, c'est plat. 









Au plus haut point du sentier, il y a une cabane où sont entreposés les fromages pour vieillissement. À mon passage, la cabane est vide. Je poursuis ma route en descente vers l'extrémité sud du lac. Plus loin, une pancarte annonce "Chute de neige sur 500m". Tout le long, je me suis méfié de cette neige. En effet, en regardant plus haut à 3500m, on y voit le Tournelon Blanc, qui est en quelques sortes un bras de glace en porte-à-faux du glacier du Grand Combin. Si la pancarte y est, c'est que ça peut certainement se défaire n'importe quand, et surtout par cette chaleur. 





Un peu plus bas, en faisant une vidéo 360 avec ma GoPro sur un piton rocheux, je perds le pied et déboule jusqu'au pied du lac, 150m plus bas. Ben non, je perds juste le pied mais assez pour me tourner le dos à nouveau. Deux semaines avant de quitter pour la Suisse, j'ai perdu l'équilibre en MTB à Québec et mon dos a barré. Et depuis, il barre le matin et de temps en temps sur le vélo. Cette fois-ci, assez pour ralentir le rythme. La douleur est trop vive, je fais demi-tour. Si ça barre dur, je ne pourrais rien faire. De plus aucun réseau cellulaire dans le coin pour rejoindre Erik ou Jessica. Je fais donc une croix sur la cabane Chanrion. 







À partir de Mauvoisin, je vais alterner sentiers, routes de montagnes, et route principale asphaltée. Je me fie à mon GPS. À la hauteur de Bonatchiesse (1577m), je croise un randonneur. Ce dernier m'informe que dans 3km, si je demeure sur le sentier, il faudra que je porte mon vélo sur un escarpement important. Il ne me le recommande pas. Donc, à la première occasion, retour sur la chaussée. 



Arrivé à Fionnay, de vieilles maisons en retrait de la route attirent mon attention. Je vais voir et l'une d'elle affiche des indices de l'origine des propriétaires tout autour de la maison.



En croisant le village Les Morgnes, d'autres vieilles maisons attirent encore ma curiosité. Je tombe sur ce vieux four public. Dans certains villages, il y a un four qui sert à tous les habitants. Il y a de temps en temps des fêtes de villages autour de ces fours encore aujourd'hui. 


Après cette longue descente, j'ai toujours mal au dos, mais pas assez pour aller m’asseoir dans une chaise longue. Je décide de monter à Verbier. Il est 14h. Je me dis que je pourrais magasiner un peu, mais à ma grande surprise, tous les magasins sont fermés entre 12h00 et 14h30. Pas de temps pour attendre. En plus Verbier est construit en pente, et ça monte, peu importe où l'on va. 

Je décide donc de monter aux Ruinettes (2200m) pour m'improviser une descente vers l'hôtel. Je prends le sentier vers La Chaux. Le ciel est dégagé et je peux voir le massif du Mont Blanc et le Grand Combin. Avant de descendre, j'en profite pour retourner au pied du col des Gentianes. 





La descente s'improvise par La Chaux vers Sarreyer, d'où j'emprunterai un sentier déjà roulé lors de ma première sortie guidée. 

Voici une belle vue de Les Shlérondes à 1977m. Très belle vue sur le Grand Combin.


Mon improvisation s'est avérée plus longue que prévue. 54km pour la journée. Ça fait une grande journée en sentier, surtout avec un mal de dos. 


PS: Il annonce 3 jours de pluie et d'orages sur la Suisse la semaine prochaine. Je m'ajusterai suivant dame nature. J'ai encore d'autres sentiers à rouler dans les alentours.